La répression visant les voix indépendantes et critiques s'intensifie en Tunisie. Après l'arrestation retentissante de l'avocate Sonia Dahmani vendredi dernier lors d'un coup de filet musclé, deux journalistes de premier plan, Mourad Zghidi et Borhane Bessis, ont été écroués ce mercredi 15 mai à l'issue de leur interrogatoire par le juge d'instruction.
Mourad Zeghidi et Borhane Bessis, l’un rédcateur et l’autre animateur de la télévision et de la radio tunisiennes, sont poursuivis pour “diffamation et atteinte à la réputation” selon le porte-parole de la justice Mohamed Zitouna. Une qualification pour le moins floue qui ouvre la voie aux interprétations les plus extensives selon leurs soutiens.
Ces nouvelles arrestations de journalistes s'appuient sur l’article 54 sur la cybercriminalité, dénoncé comme un outil de musellement des voix dissidentes. Ce texte permet de réprimer sévèrement “la diffusion de fausses nouvelles ou d'informations prétendument "attentatoires à la réputation”.
Placés dans un premier temps en garde à vue durant 48h dimanche, les deux hommes ont été déférés au juge qui a ordonné leur incarcération. Ils risquent désormais jusqu'à 5 ans de prison au terme d'un procès que leurs partisans qualifient d'avance de “mascarade judiciaire”.