L'Association des correspondants étrangers en Afrique du Nord (NAFCC) a vivement condamné, dans un communiqué, le traitement subi par l'équipe de France 24 samedi 11 mai à Tunis. Cette condamnation intervient à lasuite d’une opération policière menée à la Maison de l'Avocat, siège de l'Ordre national des avocats, où “une trentaine d'hommes en civil et cagoulés sont entrés, sans se présenter, dans le bâtiment”.
Selon le communiqué, ces hommes ont “saisi l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani et l'ont emmenée dans une voiture”. L'association a exprimé “toute [sa] solidarité à cette critique notoire du régime”. Par la suite, “une dizaine d'hommes cagoulés eux aussi se sont ensuite dirigés vers l'équipe de France 24 pour saisir la caméra”.
Face au refus des journalistes, une situation tendue s'est installée. “Hamdi Tlili, le cameraman, a été arrêté et frappé pendant son arrestation. La carte mémoire lui a ensuite été réclamée avec insistance”. Malgré ses explications indiquant qu'il était journaliste et disposait des autorisations nécessaires, M. Tlili “a été frappé et embarqué au poste de police de Gorjani”.
Le communiqué souligne que “cette intervention avait pour but évident d'effacer toute trace de l'opération policière”, bien que “l'équipe était dans un lieu public et rien ne l'empêchait de tourner”. Hamdi Tlili, journaliste travaillant pour France 24 depuis 14 ans, détenait toutes les accréditations requises.
La NAFCC a dénoncé “ces agissements, la méthode d'arrestation de Sonia Dahmani comme la violence à l'encontre de Hamdi Tlili, qui ont dépassé le cadre de l'action normale des forces de sécurité”. Elle a réaffirmé “l'impérieuse nécessité de garantir une presse libre” et fait part de son “inquiétude concernant les arrestations” d'autres journalistes tunisiens.